L’objet du moment

Pots et petits remèdes

Remèdes de grand-mères, antibiotiques, onguents… ils sont aussi anciens et variés que l’art de soigner et ont en commun de nécessiter un contenant, pour conserver ou fabriquer le remède. Voyage dans le temps à travers deux aspects des contenants à pharmacie…

Conserver et stocker :

Lorsque l’on pense aux pots à pharmacie, on imagine souvent les étagères des apothicaires remplies de pots colorés ou bleu et blancs aux inscriptions en latin. Ces pots ont des formes variées en fonction de leur destination : chevrette, pot à canon… et parmi les plus célèbres, l’albarello.

Réalisés en faïence, puis plus tard, en porcelaine, leur surface non poreuse garantit un entretien facile et la bonne conservation du remède. En effet, composé d’éléments d’origine organique, ce dernier a besoin d’être gardé à l’abri de la lumière, de l’humidité, de la poussière… et des insectes ! Les deux albarelli présentés auraient été produit dans la région de Narbonne et/ou de Valence (Espagne), autour des 15e et 16e siècles.

 

 

 

Des remèdes à usage unique :

Autre période, autre échelle !
Les quartiers artisanaux de Bourges du Ve s. avant notre ère, fouillés par le service archéologique de Bourges Plus à Port-Sec-Sud et Saint-Martin-des-Champs ont livré une série de vases miniatures en terre cuite. Ces petits récipients se présentent sous la forme de petits godets. A l’œil nu on ne voit pas de traces d’un quelconque contenu.

Pour obtenir des informations, cinq échantillons ont été prélevés par les archéologues pour être étudiés dans un laboratoire. Les résultats des analyses biochimiques permettent d’identifier des molécules conservées dans l’épaisseur de la paroi.

Les substances ainsi révélées correspondent à du vin rouge, des cires végétales, de la graisse animale et de la poix de conifère. Il semble également que la préparation ait subie une cuisson douce. Les cires végétales signent la présence de feuilles et/ou de sommités fleuris sans que l’on puisse aujourd’hui aller plus loin dans l’identification. Par ailleurs, la poix ne semble pas constituer un ingrédient du breuvage, car elle peut provenir du vin lui-même. Il pourrait donc s’agir d’un bouillon de viande auquel a été ajoutée une infusion ou une décoction de plantes, réalisée préalablement dans du vin, dont l’éthanol permet une meilleure extraction des principes actifs.

Ainsi, loin des perspectives de stockage et de conservation des Albarelli, ces petits récipients, semblent avoir renfermé une préparation médicinale de type « dose pour une personne » à l’instar d’une ampoule ou d’un cachet.

 

Rendez-vous au Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine

Venez observer ces objets, à partir du mardi 9 octobre 2024 jusqu’au mois de janvier 2025 au Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine - Place Simone-Veil (locaux de l’Office de tourisme de Bourges).

L’accès est libre et gratuit durant les horaires d’ouverture de l’Office de tourisme de Bourges

Tous les objets exposés sont conservés par le service d'Archéologie préventive de Bourges Plus et par la direction des Musées et Patrimoine historique.