Le Porche, un champ captant crucial

Le champ captant du Porche est situé sur la commune de Bourges, au sud de la ville, non loin du lac du Val d’Auron. Il dispose de 4 forages pompant dans la nappe libre de calcaires.
La production représente presque 35% (moyenne 2008-2020) de l’eau potable de l’agglomération de Bourges (103 000 habitants). Avec ses 2,2 millions de m3/ans, c’est un captage très important pour la Communauté d’Agglomération.
De plus, il est classé prioritaire dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) 2022-2027 du bassin Loire-Bretagne, c’est-à-dire qu’un programme d’actions est mis en oeuvre afin d’en limiter les pollutions.

L’Aire d’Alimentation de Captage (AAC) du Porche s’étend sur 9 327 ha, dont environ 8 430 de Surface Agricole Utile (SAU). Il s’agit principalement de terres en grandes cultures, avec une base céréalière importante : le blé et les orges occupent entre 45 et 55 % de la SAU depuis 2006. Le colza, qui représentait historiquement entre 1/4 et 1/3 de la sole locale (étendue de terre labourable), a vu son importance chuter à partir de 2016 jusqu’en 2020. Les autres cultures représentatives de la SAU sont le maïs et le tournesol avec en moyenne 10% des surfaces chacun.
La zone du Porche compte 72 exploitations agricoles, dont plus d’une trentaine ayant plus de 50% de leur Surface Agricole Utile dans la zone de captage du Porche.
La zone agricole bénéficie d’irrigation, avec environ 20 % des agriculteurs de l’AAC ayant des quotas d’eau et entre 15 et 20% de surfaces irriguées selon les années.
 

Une problématique nitrates

Figure 2 : Evolution des teneurs en nitrates des forages du Porche depuis 2008 avec superposition temporelle des 3 contrats territoriaux successifsLe principal enjeu de cette ressource est sa teneur en nitrates oscillant aujourd’hui entre 47 et 63 mg/L selon les forages, les saisons et les années. Seul le forage 4 a déjà des concentrations inférieures à 50 mg/L.

La diminution des nitrates a découlé d’actions menées dans le cadre des 3 contrats territoriaux précédents, sur une durée de 12 ans, au cours desquels la Chambre d’agriculture du Cher a assuré les missions de conseil, de suivi et d’animation auprès des agriculteurs exploitants sur la zone du Porche.
Au terme du 3e contrat, le bilan agro-environnemental et le bilan évaluatif global font ressortir une stagnation des teneurs en nitrates.

C’est pourquoi Bourges Plus s’est engagée dans la coordination et l’animation territoriale de l’aire d’alimentation de captage avec le recrutement d’un animateur à temps plein sur ces missions.

Finalités et objectifs à l’horizon 2028

Afin de répondre aux enjeux et problématiques identifiées sur la zone du Porche, il s’agira d’améliorer la qualité de la ressource en eau sur le paramètre « nitrates », tout en restant vigilant sur le paramètre « phytosanitaires ».

Dans ce cadre, les objectifs chiffrés suivants ont été fixés collectivement :
1) Objectif principal : toutes les concentrations en nitrates sont inférieures à 50 mg/L pour les 4 forages (à noter que le forage 4 atteint déjà cet objectif).
2) Objectif secondaire : avoir une tendance à la baisse des concentrations en nitrates pour les 4 forages, et une bonne dynamique collective sur l’AAC.

Bien qu’il n’y ait pas d’objectif chiffré sur les substances phytosanitaires, il y a une volonté politique très forte de veiller à ne pas développer des systèmes ou pratiques qui pourraient aller vers un ajout de cette problématique à celle, déjà existante, des nitrates.

Pour parvenir à ces objectifs, des moyens vont être mobilisés autour des 4 axes stratégiques suivants :

  • Axe A : l’orientation vers des systèmes agricoles plus durables, passant par le développement de cultures ou de systèmes techniques à faibles impacts sur la ressource ;
  • Axe B : les actions à l’échelle du territoire pour protéger l’eau, via une gestion de l’espace et des paysages ainsi que par la mise en place d’une stratégie foncière concertée ;
  • Axe C : la réduction des pollutions diffuses en agissant sur les pratiques agricoles, rassemblant des actions sur l’accroissement de l’utilisation de techniques limitant les intrants ou encore l’augmentation de la couverture des sols ;
  • Axe D : la relance et l’animation de la dynamique collective du territoire, qui comprend le renforcement du lien entre les acteurs locaux agricoles et non agricoles et l’animation et les suivis nécessaires au bon déroulé du programme d’actions.

Là où le 3e contrat s’est reposé sur des acquis des précédents programmes d’actions et l’optimisation des pratiques, l’accent sera cette fois-ci réellement mis sur :
- La concertation, des actions collectives et de la création de filières pour impliquer davantage les acteurs agricoles ;
- Un accompagnement renforcé et des incitations à aller vers des systèmes ou des pratiques plus économes en intrants ;
- L’instauration d’une dynamique et d’une relation de confiance entre les partenaires, et plus particulièrement avec les agriculteurs de la zone.

Moyens financiers mis en oeuvre

Sur l’ensemble du programme d’actions 2023-2028 (soit 6 ans), qui correspondra à 2 contrats territoriaux (le 4e puis un 5e), le coût prévisionnel s’élève à 1 174 299 €.
Sur les 3 premières années (2023-2025), ce coût prévisionnel est de 604 496 €.