Participez à la gestion locale de l'eau, utilisez l'eau de pluie

Ouvrir le robinet, c’est si simple. Alors pourquoi changer ses habitudes ?  

Notre territoire, et plus largement le bassin versant du Cher, sont classés depuis plus de 30 ans en zone de répartition des eaux (ZRE). Les besoins en eau des différents usagers dépassent les ressources en eau disponibles localement. Le changement climatique amplifie ce déséquilibre et entraine une raréfaction des ressources en eau, qui se manifeste par des sécheresses récurrentes.

C’est pourquoi, il est nécessaire de prioriser les usages de l’eau, de répartir l’eau entre les différents usagers et également de faire des efforts pour une plus grande sobriété. Cela permettra de prévenir, ou tout au moins retarder l’imposition des restrictions, voire des interdictions de certains usages en crise sécheresse.

Par ailleurs, l’eau potable du réseau public, qui est en partie (35%) importée de la Loire à 60 kms de Bourges et coûte cher à produire, doit être réservée aux usages prioritaires : l’alimentation, l’hygiène…, d’autant plus lorsque des ressources alternatives sont localement disponibles.

Cela nous invite à changer nos pratiques et à développer l’utilisation de l’eau de pluie, dès l’instant où les usages ne requièrent pas une qualité d’eau potable. L’eau de pluie est une ressource en eau locale, qui a de multiples vertus…

Bourges Plus soutient la diffusion des écogestes d’économie d’eau et l’utilisation de l’eau de pluie, dans une démarche de sensibilisation et d’accélération de l’implication des habitants, pour encourager des comportements plus respectueux du cycle naturel de l’eau, plus solidaires et plus résilients.

Le fort potentiel de l’eau de pluie des toitures

La récupération et l’utilisation de l’eau de pluie des toitures, là où elle tombe, offre un fort potentiel. Le contexte est favorable avec le climat du Cher, tempéré avec des influences continentales et océaniques, qui assure des pluies toute l’année. Entre 1991 et 2020, il est tombé en moyenne 742 mm de pluie chaque année. 1 mm de pluie représente 1 litre d’eau par m2. Pour 100 m2 de toitures, ce sont près de 75 m3 qui peuvent être interceptés par an, soit 5 à 7 m3 /mois, mais seulement 3 m3 / mois lors des étés secs.

Bien souvent en ville, ces eaux de pluie interceptées par les toitures ruissellent et se chargent en pollution puis rejoignent les réseaux enterrés d’eaux pluviales qui se déversent dans nos rivières.

De nombreux dispositifs techniques possibles

Or, il existe à présent de nombreux dispositifs pour dériver les eaux de pluie des descentes de gouttières et les stocker dans une cuve dès qu’il pleut, en vue de les utiliser pour des usages qui ne requièrent pas une qualité d’eau potable. Ces dispositifs peuvent être classés en deux grands types :

  • Les dispositifs rustiques et aériens pour les seuls usages extérieurs 
    Ils sont désormais très accessibles et fleurissent au printemps dans les grandes surfaces de bricolage, pour quelques dizaines à centaines d’euros. Les tailles de ces cuves aériennes varient généralement de 300 à 1 000 litres. Elles sont très bien adaptées pour l’arrosage du jardin.
  • Les dispositifs plus élaborés et enterrés pour les usages extérieurs et intérieurs
    Ils ont installés par des professionnels et requièrent pour les usages intérieurs autorisés un réseau de distribution spécifique, distinct du réseau d’eau potable afin de prévenir tout risque de contamination. Les tailles de cuves sont alors de plusieurs m3 afin de satisfaire plus de besoins toute l’année. Les installations complètes valent alors plusieurs milliers d’euros.

Laisser l’excédent de l’eau de pluie s’infiltrer !

Et pourquoi ne pas déconnecter complètement ses gouttières du réseau pluvial et laisser l’excédent d’eau non récupérée s’infiltrer sur son terrain ? Cela évite qu’elles soient mélangées aux eaux de voiries dans les réseaux et permet d’hydrater les sols et de retrouver un cycle plus naturel de l’eau, en rechargeant les nappes d’eau souterraine.

Un droit d’usage de l’eau de pluie et un encadrement réglementaire

Le droit d’usage de l’eau de pluie été consacré par le code civil dès 1804 : « Tout propriétaire a le droit d'user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds » (article 641).

Dans les années 2000, alors que cette pratique connait un regain d’intérêt, le besoin de soutenir son développement tout en prévenant les risques sanitaires a conduit les ministères de l’écologie et de la santé à la réglementer. L’arrêté ministériel du 21 août 2008 est ainsi relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments.

Pour tenir compte des enjeux accrus de sobriété et de diversification des ressources alternatives à l'eau potable, de nouveaux textes ont été publiés le 12 juillet 2024, traitant de l’eau de pluie, et aussi des eaux de puits et forages, des eaux grises (douches, baignoires, lavabos, lave-mains et lave-linges), etc. Il s’agit de ce que l’on appelle les eaux impropres à la consommation humaine (EICH), ne répondant pas aux exigences de qualité d’une eau potable.

Retrouvez ces éléments sur le site du Ministère de la Santé : Usage domestique d'eaux impropres à la consommation humaine - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles >>

Les responsabilités des particuliers

Seule l’eau de pluie collectées exclusivement à l'aval de surfaces inaccessibles, telles que les toitures, sont utilisables. Les usages possibles de l’eau de pluie collectée sont ceux ne requérant pas une qualité d’eau potable :

Usages extérieurs

Usages intérieurs

  • Nettoyage des surfaces extérieures, dont le lavage des véhicules lorsqu'il est réalisé au domicile
  • Arrosage des jardins potagers
  • Lavage du linge
  • Lavage des sols intérieurs
  • Evacuation des excreta (WC)
  • Arrosage des espaces verts à l'échelle des bâtiments
  • Alimentation de fontaines décoratives

 

Par ailleurs, le propriétaire doit respecter des exigences de conception technique, de signalisation, de surveillance et d’entretien et maintenance pour garantir la sécurité sanitaire et prévenir tout risque pour la santé des usagers.

Si vous utilisez l’eau de pluie à l’intérieur de votre habitation, requérant un double réseau, il est nécessaire de :

  • déclarer au maire de votre commune votre dispositif, et le rejet dans le réseau d’assainissement collectif le cas échéant, la redevance d’assainissement étant due pour la collecte et le traitement des eaux après usage,
  • de faire une déclaration spécifique au préfet en cas d’usage pour le lavage du linge,
  • de laisser l’accès au service de l’eau de BOURGES PLUS à votre propriété pour procéder au contrôle des installations intérieures de distribution d'eau potable.

Des guides nationaux et des professionnels pour vous accompagner

Plusieurs référentiels ont été publiés depuis les années 2000, accessibles gratuitement sur internet.

Les bons tuyaux

BOURGES PLUS a également édité de petits guides pour vous accompagner dans les économies d’eau :  

  • Les bons tuyaux pour préserver l’eau, la boîte à outils des économies,
  • Guide pratique Eco d’eau.

Si vous souhaitez en recevoir des exemplaires imprimés, contactez Bourges Plus : mobilisationcitoyenne@agglo-bourgesplus.fr